Paul Bokslag - Pays-Bas/Irlande

"Ma fascination pour les papiers découpés est née d'une séance de découpe de flocons de neige en papier avec des enfants il y a environ cinq ans. Quand j'ai réalisé que je jouais encore avec les ciseaux longtemps après le départ des enfants, j'ai su que je devais aller un peu plus loin. Bientôt, j'ai commencé à utiliser un tapis de découpe et un couteau x-acto, en remplaçant régulièrement la lame, mais en travaillant toujours sur des feuilles de papier ordinaires. Médium très accessible, les papiers découpés sont profondément enracinés dans la culture populaire du monde entier. Dans mon propre travail, j'essaie de m'éloigner de la représentation directe, avec souvent pas plus que le soupçon d'un horizon ou le titre d'une pièce comme référence.

Le processus de fabrication est celui du dessin au couteau. C'est intuitif, lent, laborieux et parfois méditatif. Je travaille avec des idées mais sans croquis préliminaires élaborés et la plupart du temps pas plus d'un simple trait de crayon comme guide. Travailler à main levée avec un couteau me permet de m'éloigner de la physicalité de la ligne et de me concentrer sur le langage du geste, du mouvement et de la forme. D'une certaine manière, les papiers découpés sont une exploration continue de ces éléments. En faisant de petits ajouts sur une plus longue période, les pièces se développent de manière organique et acquièrent une énergie qui leur est propre. Les « erreurs » sont prises en compte et font partie de la pièce finale.

J'aime garder le rythme et essayer de passer du temps en studio tous les jours, même si ce n'est que quelques minutes. Être en studio, c'est être loin de l'horaire chargé de la vie quotidienne. Et même si mon processus de travail est intense, je vis ce moment comme revigorant. J'aime expérimenter la coupure comme frontière entre l'espace positif et négatif et jouer avec le contraste entre le premier plan et l'arrière-plan. J'aime la simplicité et la nature fragile des papiers découpés et le fait que la main du créateur se retrouve dans chaque ligne.